C’est quoi le PMAZH ?
Au sein du Bassin Artois-Picardie, un tiers des zones humides est occupé par des prairies humides exploitées par des agriculteurs.
Ces espaces sont principalement utilisés pour une activité d’élevage. Le maraîchage est également présent et spécifique au marais audomarois. Or, maintenir ces surfaces et conforter leur usage agricole, suppose de renforcer les conditions de viabilité des éleveurs et des maraîchers présents dans ces territoires.
Pour faire des prairies humides du Bassin Artois-Picardie un atout pour les éleveurs, le PMAZH expérimente avec les agriculteurs volontaires des solutions adaptées répondant à trois dimensions : technique, financière et sociale. Les actions proposées aux agriculteurs du PMAZH permettent d’accompagner des changements de pratiques à la fois gagnant pour l’éleveur ou le maraîcher, et gagnant pour l’environnement et la biodiversité.
Les agriculteurs sont au coeur du PMAZH
Aujourd’hui, près de 170 agriculteurs sont impliqués dans ce programme.
Basé sur le volontariat, le PMAZH est ouvert à tout agriculteur situé sur un des territoires du PMAZH. Les agriculteurs choisissent de participer à tout ou partie des accompagnements individuels et/ou collectifs. Toutes les actions sont prises en charge à 100%. Il n’y a aucun coût pour l’agriculteur si ce n’est de son temps.
Le PMAZH est un véritable espace de rencontre où les agriculteurs peuvent partager leurs pratiques, leurs valeurs, leurs convictions, mais aussi leurs questionnements.
Les éleveurs du PMAZH témoignent:
Les prairies humides ont souvent la mauvaise renommée de véhiculer beaucoup de parasites. Avec les analyses, on se rend compte que pas forcément.
La Gestion Technico-Economique permet de suivre une exploitation dans le temps, d'avoir des chiffres percutants et une réflexion globale sur les les actions à mener. On a réussi à retrouver une rentabilité économique.
A présent nous voyons à nouveau nos prairies comme une ressource. Nous envisageons de faire pâturer l'ensemble des prairies humides du marais. Mais l'augmentation du pâturage dépendra aussi des conditions climatiques.
Les prairies humides en année chaude, elles produisent quand-même. C'est un atout aujourd’hui.
L'herbe dans le marais est appétente les vaches en mangent même après la distribution du maïs. C’est une herbe plus fine, plus petite avec plus de feuilles et même en fauche tardive elle reste appétente.
Le suivi agro-écologique d'une de mes prairies m'a permis de mieux me rendre compte de ses caractéristiques et fonctionnalités. En plus, on m'a dit que c'était une prairie remarquable pour plusieurs raisons. Moi à force de la voir tous les jours, je ne m'en rendais plus compte. Je l'ai regardé d'un autre oeil.
On ne recherche pas la performance animale mais l'efficacité économique. La gestion technico économique, c'est un investissement mais avec un retour sur investissement, j'ai été gagnant de tous les côtés !
L'accompagnement m'a permis d'évoluer. C'est difficile de changer ses pratiques seul.
Un programme multipartenarial
Une soixantaine de techniciens sont impliqués dans le programme.
Le Programme de Maintien de l’Agriculture en Zones Humides est majoritairement financé par l’Agence de l’eau Artois Picardie qui assure la cohérence des actions avec les enjeux du programme. Son implication dans le dispositif est également nécessaire pour animer le réseau de partenaires, mutualiser et capitaliser les expériences.
Depuis 2013, l’agence de l’eau Artois-Picardie a mobilisé 8,5 millions d’euros pour soutenir ce programme. Les 3,5 millions restant du budget ont été financés par la vingtaine d’acteurs engagés dans le PMAZH : la Chambre d’agriculture Nord Pas de Calais, la Chambre d'agriculture de la Somme, le parc naturel régional des Caps et Marais d'Opale, le parc naturel régional Scarpe-Escaut, le parc naturel régional de l'Avesnois, Avenir Conseil Elevage, la communauté d'agglomération du pays de Saint-Omer, le département de la Somme, Bio en Hauts-de-France, le Conservatoire d'Espaces Naturels, l’Idele, VET’EL, Scopela, le Forum des Marais Atlantiques…
L'ensemble des techniciens du programme accompagne les agriculteurs sur le terrain à atteindre leurs objectifs tout en privilégiant des pratiques agroécologiques. Ces techniciens échangent entre eux à l’échelle des territoires mais aussi à l’échelle du bassin via plusieurs groupes de travail. Cela permet de croiser les regards des agronomes, des naturalistes et des vétérinaires.
Les techniciens du PMAZH témoignent:
En zones humides, c'est particulièrement important de suivre le parasitisme, notamment pour la douve et le paramphistome.
L'observatoire agroécologique des prairies est un outil précieux pour le suivi de notre territoire, l'évaluation des actions menées et la capitalisation des connaissances acquises dans le cadre du PMAZH.
Il faut se donner le temps pour bien valoriser son herbe et il n'y a pas de secret, ce n'est pas au bureau que ça se passe. Il faut faire le tour de ses prairies.
Un programme qui accompagne la transition agroécologique de multiples façons
Les actions du Programme de Maintien de l’Agriculture en Zones Humides (PMAZH) se déclinent selon 5 axes de travail :
Accompagner techniquement les agriculteurs
Pour optimiser leurs systèmes de production en tenant compte de la spécificité des zones humides et les former à la préservation de ces milieux naturels.
Sur le terrain :
Jusqu’à 25% des exploitants sur les sites concernés bénéficient d’accompagnements individuels, ce qui leur permet de progresser et de changer de regard sur les prairies humides.
La démarche Pâtur’Ajuste ainsi que l’accompagnement au changement sont des méthodologies très largement utilisées par les techniciens afin d’aider l’éleveur à définir par lui-même les solutions adaptées à son système et ses besoins, de s’approprier les connaissances par l’expérimentation, l’observation et l’échange.
130
110
50+
40+
10+
Valoriser les productions
Pour améliorer le revenu des éleveurs en zones humides.
Sur le terrain :
Du conseil en vente directe est apporté aux exploitants demandeurs. À la suite d’une étude de marché, la marque Baie de Somme Saveurs a été créée. Une filière viande bovine rattachée à cette marque a commencé à se développer en 2021. Sur le marais audomarois, une filière viande bovine issue du marais est également en cours d’élaboration avec la restauration collective.
2
1
1
30
Faciliter l’accès aux aides publiques
Pour déployer les Mesures Agro-environnementales et Climatiques et de nouveaux outils tels que les Paiements pour Services Environnementaux.
Sur le terrain :
Des animations permettent de développer les Mesures Agri-Environnementales et Climatiques (MAEC) sur l’ensemble des sites du PMAZH et particulièrement en Moyenne Vallée de la Somme, en Plaine Maritime Picardie et dans les Prairies de l’Avesnois. Quatre territoires du PMAZH (Basse Vallée de la Slack, Plaine Scarpe-Escaut, l’Avesnois et le Marais Audomarois) se sont lancés dans une expérimentation de Paiements pour Services Environnementaux (PSE)
43%
4184 ha
880 ha
Maîtriser le foncier
Pour favoriser le maintien des exploitations et des élevages.
Sur le terrain :
Un accompagnement à la transmission est mobilisable pour les éleveurs qui le souhaitent. Des sensibilisations sont menées pour éviter les retournements de prairies. Des discussions ont lieu avec des propriétaires fonciers, gestionnaires d'espaces naturels pour (re)mettre quand c'est possible des prairies à disposition d'éleveurs locaux pour pâturer.
7
2
Partager les expériences
Pour faire connaitre au plus grand nombre les acquis du programme et les rendre facilement accessibles.
Sur le terrain :
La diffusion des résultats se fait sous différents formats: fiches, vidéos, colloques, articles de presse... Depuis 2021, un travail est également mené en collaboration avec des lycées agricoles afin de produire des outils pédagogiques pour discuter de pâturage et des prairies humides avec les étudiants.
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